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Dominique Leguillon
C’est avec tristesse que ∂’Alembert relaie l’annonce de Catherine Drouet sa compagne: Dominique Leguillon vient de disparaître, il allait avoir 75 ans en janvier 2024. Fils de mécanicien de transatlantiques puis du France, Dominique Leguillon, Havrais d’origine, était un fin régatier. Il est entré en 1977 au Laboratoire de Mécanique Théorique (qui deviendra Laboratoire de Modélisation en Mécanique) en tant qu’ingénieur CNRS, il s’occupait d’informatique, du BULL Mini 6 (fleuron français des années 85) puis des Apollo (Motorola 68020). Menant une activité scientifique importante autour du calcul numérique (sa thèse d’Ingénieur encadrée par Henri Cabannes portait sur la résolution des équations de Boltzmann sur réseau, publiée dans un CRAS en 1977), il a ensuite beaucoup travaillé avec le logiciel MODULEF d’éléments finis en Fortran (développé par l'INRIA dans les années 70). Il était détaché Directeur de Recherche en 1994 puis intégré Directeur de Recherche en 1999 en section 9 du CNRS. Il était connu pour ses travaux sur les singularités, en particulier avec Evariste Sanchez-Palancia (Computation of Singular Solutions in Elliptic Problems and Elasticity. John Wiley & Sons, 1987) et les problèmes de fractures, il a un peu travaillé avec Jean-Baptiste Leblond et beaucoup avec Eric Martin LCTS Bordeaux INP et Aurélien Doitrand METIS CNRS INSA Univ Lyon. Son article avec Pierre Ladevèze SIAM J. Num. Anal. en 1983 était précurseur et inspirateur des estimations d’erreur a posteriori. Son article "Strength or toughness? A criterion for crack onset at a notch", Eur. J. Mech. A/Solids, 2002 est peut être son article phare. Le critère couplé qu’il y a défini permet de traiter des problèmes sur lesquels la mécanique classique de la rupture bute depuis longtemps. Il a rencontré un accueil très favorable dans la communauté et de nombreux chercheurs s'y sont intéressé. Il a ainsi noué de nombreuses collaborations internationales et aussi de nombreuses collaborations avec des expérimentateurs. Ceci a engendré chez lui un intérêt croissant pour les comparaisons à l'expérience, très sensible dans ses publications récentes. Bien qu’en retraite depuis 2014, il était émérite en cours de renouvellement et toujours très présent au laboratoire où il avait une activité scientifique très soutenue.
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